Ce que tu sauras de moi...

▬ Casilda, née Monicà Luisa Green, vint au monde un soir d’octobre 1862 à Chicago, d’une mère immigrée espagnole et d’un père américain. Elle grandit dans une famille moyenne-riche, son père étant banquier et sa mère femme au foyer, comme la plupart des femmes à cette époque. Monicà alla à l’école jusqu’à ses 16 ans, se révélant être une élève intelligente et avide de connaissances. Ensuite, sa mère lui apprit à devenir une parfaite femme au foyer, lui apprenant à faire la cuisine, à faire le ménage, à se tenir en société, à être une bonne épouse, et tout ce genre de choses qui empêcheraient Monicà d’être un individu libre de ses choix et d’être l’égale de l’homme.

A 20 ans, ses parents la marièrent à un homme qu’elle n’aimait pas, mais qui était en mesure de lui assurer un avenir plutôt correct, selon les bien-dire de ses parents bien évidemment. Il s’appelait Thomas Smith et était également banquier. Tout deux s’installèrent dans une ravissante petite maison à la campagne, un peu en dehors de Chicago, que gérait pour le mieux notre jeune femme, se comportant comme une ménagère modèle et exemplaire. Après avoir fait tout son ménage et préparé à manger pour son époux, Monicà passait son temps à lire, à écouter de la musique, à dessiner, à peindre, le genre d’activités que Thomas ne comprenait pas. « A quoi bon ça te sert de lire des livres à l’eau de rose ? Comme si nous, les hommes, nous étions comme ça. C’est bien fait pour les sottes comme toi ces trucs-là» lui disait-il sèchement quand il la voyait avec un livre à la main, ou bien, quand il la surprenait en train de dessiner, il lui disait en se moquant d’elle « Tu crois vraiment que quelqu’un s’intéressera un jour à tes dessins ? Tu ferais mieux de travailler plutôt que de passer ton temps à tes gamineries d’enfants. ».
Cette indifférence et ce mépris de son mari envers sa personne ne représentait que le dixième de sa méchanceté. En effet, son époux avait tendance à boire et à la battre. Il la battait souvent et Monicà était très malheureuse avec lui. Il lui reprochait de ne pas lui donner d’enfants –alors que la jeune femme était persuadée que le problème venait de lui- et se mettait alors à la frapper, lui disant qu’elle ne servait à rien et qu’il n’aurait jamais dû l’épouser. Des fois, il déchirait même ses beaux dessins, avant de fracasser sa bouteille de whisky contre le mur de la salle à manger.
Le calvaire de la jeune femme dura cinq longues années. Lorsqu’elle fut âgée de 25 ans, son époux, âgé alors de 30, décéda d’une pneumonie. Ceci fut une véritable délivrance pour Monicà, bien qu’elle n’osa le dévoiler à personne. Elle se contenta de jouer le rôle de la veuve pleurant son mari et refusa catégoriquement tout autre mariage, prétextant que le souvenir de son époux était encore bien trop douloureux. Dans le fond, elle ne mentait pas totalement, car le souvenir de son mari était en effet encore trop douloureux. Elle se rappelait sans cesse son visage rendu agressif par l’alcool, sa voix tétanisante et ses cris de colère, sa main, ses coudes et ses pieds qui la frappait brutalement sans prévenir…Monicà avait vécu dans la peur pendant cinq ans, se demandant tous les jours si l’homme qui allait rentrer à la maison le soir la frapperait ou non. Elle développa une réelle peur des hommes, n’osant même plus parler à ses voisins ou aux amis de son époux. L’homme représentait pour elle quelque chose de mal, de sauvage, d’inhumain. Ils n’étaient là que pour rendre la femme malheureuse et la dépouiller de toute liberté. Elle vécu donc seule pendant trois ans, vivant de l’héritage de son mari qui lui permettrait de finir sa vie sans trop de mal, bien qu’elle serait loin de connaître le luxe…

Un soir de Décembre 1890, tout bascula pour la jeune veuve. Alors que Monicà, âgée de 28 ans, rentrait chez elle après une sortie en ville, elle se fit agresser par trois hommes vers les six heures du soir. Elle avait emprunté une ruelle sombre et déserte afin de prendre un raccourci et c’est là que trois voyous lui tombèrent dessus. Ils rigolèrent de la voir autant paniquer et commencèrent à la déshabiller. Ils la violèrent à tour de rôle, toujours en rigolant de plus belle, une bouteille à la main. Le supplice sembla durer des heures et fut horrible pour Monicà qui tentait d’hurler et de se libérer tant bien que mal. Sa haine pour l’homme atteint son paroxysme, et, se sentant mourir, Monicà regarda l’un de ses violeurs dans les yeux en lui déclarant de toute sa haine : « Je reviendrais pour vous tuer. ». Son agresseur rigola, se retira de son corps et tous les trois partirent de la ruelle en laissant la jeune femme agonisante à son sort. Monicà passa ses dernières minutes à penser à ses hommes et au mal qu’ils lui avait fait, ne pensant qu’à la haine qu’elle éprouvait envers eux et envers les hommes en général. Elle ne se doutait pas du tout que sa haine était en train d’absorber toute l’humanité que possédait son cœur et qu’elle était en train de se transformer en démon. Elle mourut donc à la suite de son viol en quelques minutes, à bout de forces, dans cette ruelle sombre et froide. Le lendemain matin, son corps fut retrouvé sans vie et la malheureuse se fit enterrer deux jours plus tard dans le tombeau familial où elle alla retrouver son époux.

C’est alors qu’une chose extraordinaire se produisit. Le processus de transformation démoniaque toucha à sa fin et Monicà se réveilla dans son cercueil, ne comprenant pas trop ce qu’il se passait. Ses agresseurs étaient-ils revenus pour l’enterrer vivante? Elle tapa contre le bois de son cercueil afin d’y sortir et, sans savoir comment elle s’y était prise, elle réussit à se libérer. Elle sortit donc et se retrouva dans un endroit qui semblait être une petite cave, jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle se trouvait dans le tombeau familial en voyant le cercueil de son mari. Pourquoi était-elle ici ? Monicà ne comprenait pas grand chose à tout ça. Sa haine en voyant le cercueil de Thomas était tellement grande qu’elle eut envie de le voir détruit. Et c’est alors qu’une chose extraordinaire se produisit, car il ne resta presque plus rien de celui-ci...
Elle retourna ensuite chez elle, comprenant peu à peu qu’elle avait été morte mais qu’elle était désormais ressuscitée, et qu’elle n’était plus humaine. Elle décida donc de se faire très discrète et de quitter la ville au plus tôt. Mais avant, elle avait quelque chose à régler. Son unique but était de retrouver ses agresseurs et de les tuer tour à tour. C’est d’ailleurs ce qu’elle fit. Après un long mois de recherches pour savoir qui ils étaient, ils furent tous tués grâce à ses nouvelles capacités et Monicà, s’étant reconvertie en Casilda car voulant à tout prix tirer un trait sur son passé, quitta Chicago pour New-York.

Cependant, son désir de vengeance ne diminua pas. Casilda continua à tuer des hommes, innocents cette fois-ci, les détestant plus que jamais. Elle s’intéressa fortement à la magie, voulant à tout prix savoir ce qui lui était arrivé. Elle apprit ainsi l'existence des démons, sorcières, fondateurs, êtres de lumières, et apprit même dans un grimoire magique qu'elle était ce qu'on appelait une "Sirène Vengeresse". « Une sirène ? Mais je n’ai pas de queue ! » se dit-elle en apprenant la nouvelle. Très vite, elle apprit à écrire des incantations et à réaliser des potions, qui lui permirent notamment de se rendre en Enfers en se téléportant. Elle se fit vite à ce milieu magique, lui vouant une réelle fascination. Cependant, elle garda quand même un pied dans le monde humain, refusant de troquer un appartement beau et confortable contre une grotte miteuse et toute humide des Enfers. Non et puis quoi encore ?! Casilda changea notamment plusieurs fois de ville depuis 1890, s’accordant même un passage en Espagne dans les années 30 avant de revenir aux Etats-Unis à cause de la guerre. Elle revint également à Chicago, mais attendit soixante bonnes années, histoire d’être sûre qu’elle ne croiserait plus personne qu’elle n’ai connu auparavant.

Cela fait maintenant deux ans que la démone a emménagé à San Francisco, elle se plait énormément dans cette ville qui est bien différente de celles qu’elle a connues. En effet, le nombre d’êtres magiques semble y être plus important qu’ailleurs, peut-être est-ce dû à la présence du Nexus et des célèbres sœurs Halliwell ? En tout cas, Casilda n’est pas prête de quitter cette ville !