Rose P. Mitchell && Maël Hiton

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Ce fut un miaou qui accueilli Rose et Maël lorsqu’ils arrivèrent dans l’appartement de la blonde. Cette dernière ne remercierait d’ailleurs jamais assez sa mère de lui avoir fait apprendre cette formule par cœur lorsqu’elle n’était qu’une enfant. Un moyen de ne jamais véritablement se perdre. Bien évidement la formule ne marchait que pour rentrer à la maison. La serveuse ne s’attarda pas sur son animal et s’occupa plutôt de savoir comment le brun avait réagit à ce petit voyage. Lui qui pouvait aller à la vitesse de la lumière ne devait pas être trop bousculé par le phénomène de démolécularisation, mais au cas où, la jeune femme serra ses mains qu’elle tenait entre les siennes et demanda.

« Ça va ? »

Elle tenta un sourire encourageant et fut aidée par sa petite bête à poil qui se frotte contre la jambe du sorcier. Statique la demoiselle attendit une parole, un geste de son interlocuteur avant de s’autoriser à rompre le lien physique entre eux. Elle lui expliquera le reste devant une bonne tasse de thé ou ce qu’il voudrait et lui offrirait aussi la possibilité de prendre une douche. Elle devait bien avoir des vêtements pour homme qui traineraient quelque part dans son placard. C’était toujours assez amusant de torturer les novices en leur tournant la tête avec un peu plus de magie que nécessaire. Nouveau miaou en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, cela allait-il aider le jeune homme a retrouver ses esprits ?

Le sourire de Rose s’élargie quand Maël prit enfin la parole pour lui répondre qu’il allait bien. Effectivement il avait vu pire dans le genre démonstration magique mais sait-on jamais, le mal des transports était un fléau plus important que l’on pourrait se l’imaginer. Il nota aussi l’efficacité de la formule et alors que la blonde recula pour lui laisser un peu d’espace elle dressa devant lui un index qui s’agita de façon négative. Ce n’était pas pour lui, d’accord la connaître ne faisait pas de mal et pour fuir une menace, elle était plus que pratique mais il ne fallait pas l’utiliser à tord et à travers, ce qu’elle lui précisa.

« C’est vrai mais toi tu n’as pas le droit de t’en servir…tu pourrais te faire taper sur les doigts. »

Enfin le chat de la sorcière se manifesta une nouvelle fois et le brun se pencha pour ramasser la bête qui se mit à ronronner instantanément, ce chat jouait souvent cette musique et pour un rien. C’était pour ça que Patience était heureuse de l’avoir, une présence quand on rentre chez soi, et ce à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, et puis surtout un détecteur à démon ! Le jeune homme s’extasia sur la bouille du chat ce qui fit rire la serveuse. Elle passa derrière un paravent japonais et se retrouva dans la partie chambre de son appartement, les couleurs restaient les mêmes que dans le salon, il y avait juste son lit king size, et un placard directement incrusté dans le mur. Un gain de place incomparable ! Elle commença à fouiller dedans à la recherche de vêtements susceptibles d’aller à Maël. Un jour, l’Halliwell arrêterait de voler des fringues à ses amants, quand cela ne serait plus nécessaire. Soudain la voix de l’intéressé résonna dans l’appartement, et la blonde revint dans la pièce avec un jean inconnu et un t-shirt noir ayant appartenu à un agent de la sécurité.

« Tiens je t’ai trouvé ça et si tu veux prendre une douche pendant que je te prépare quelque chose n’hésite pas. »

A ces mots, la barmaid plaça les vêtements dans les mains du brun puis se dirigea vers une porte près de la partie cuisine délimité par un comptoir. C’était sa salle de bain dont la demoiselle alluma la lumière. Parce que ce changer avec toujours l’eau de mer sécher sur la peau ne changerait pas grand-chose à part mettre du sel sur les affaires propres que Rose venait de lui donner. Oui elle les lui donnait, parce que elle ne les porterait, elle, jamais et puis c’était de mauvais gout que de les récupérer pour qu’un jour un autre homme puisse en profiter. Et puis au moins, Maël aurait quelque chose pour se souvenir de la sorcière.

« Et puis dis-moi ce que tu prendras. Thé, café, chocolat ? »

Même un simple lait chaud, s’il le fallait. Le brun avait de la chance car l’héritière des Charmed Ones avait fait ses courses pas plus tard que la veille. L’angoisse de devoir sortir pour autre chose que le plaisir durant son jour de repos. Et puisqu’au final elle s’était retrouvée à lutter contre les forces du mal, ce n’était pas une si mauvaise idée de s’être attelée à cette tâche hier. Elle savait déjà ce qu’elle allait se préparer et elle n’attendait en fait que la disparition de son interlocuteur dans l’autre pièce pour passer aussi des vêtements propres, tant pis pour la douche, cela serait plus tard pour la jeune femme. Accoudée à son meuble séparant le salon à la cuisiné et servant au passage de salle à manger, la blonde attendit une réponse de la part du sorcier. Elle ne l’obligeait à rien, il pouvait simplement occuper sa chambre et juste se changer s’il le voulait. D’autant qu’à cet endroit là, la jeune femme pourrait l’espionner dans l’espoir d’apercevoir un bout de peau nue. Sans aucune arrière pensée bien évidement ! Elle ne referait pas la même erreur qu’avec Zackary. D’ailleurs, pendant une nano seconde, la belle se demanda se qu’était devenu l’être de lumière avant d’agrandir son sourire destiné à Maël attendant une réponse de sa part. Un jour aussi, elle cesserait de ramener des types dans son appartement. Ou pas !

Rose ne put s’empêcher de rigoler lorsque Maël s’étonna de trouver des vêtements masculins dans un appartement de fille. La jeune femme avait deux solutions, soit elle avouait qu’elle détroussait ses partenaires pour les occasions du genre soit elle disait simplement qu’elle avait un frère qui squattait régulièrement son appartement. Même si la seconde options s’avérait plus politiquement correcte, il s’agissait d’un mensonge et puis la sorcière n’était pas du genre pudique alors elle répondit naturellement.

« Bah j’avoue que certains ex ont put repartir avec des trucs en moins. Mais je prévois pour les cas d’urgence quoi ! J’ai un frère qui est aussi sorcier, logique, et quand on rentre dans le même état que toi et moi aujourd’hui c’est toujours pratique. C’est pour la bonne cause diront nous ! »

Finalement ce n’était pas si désagréable de dire la vérité une fois de temps en temps. La blonde ne voyait pas vraiment de raison de mentir à son interlocuteur de toute façon. Et puis au moins il verrait qu’elle était plutôt du genre naturel. Patience n’aimait pas s’embêter avec les convenances, ce qu’il fallait faire ce qui ne se faisait pas, sinon elle aurait encore la protection des Fondateurs mais son besoin de liberté s’étendait sur toutes les facettes de sa vie. Lorsque le brun disparu dans la salle de bain, elle lui cria que le chocolat était en route, et elle fit chauffer du lait dans une casserole, elle s’en servirait un aussi. Puis elle profita de ce laps de temps pour se changer elle aussi. La jeune femme retira rapidement ses fringues et sous-vêtements qu’elle laissa dans le coin près de la salle de bain pour penser à les mettre dans son panier de linge salle et la poubelle pour son pull. Puis elle passa un shorty noir un peu plus long que la moyenne et enfila par-dessus un sweat violet montrant le dessin d’un couple et la phrase ‘I love punks’. Il était assez grand pour descendre jusque sous ses fesses. D’accord peut-être que c’était une manière pour la barmaid de tendre un peu la perche à son invité et bien qu’elle se soit promis de resté sage, on ne change pas si facilement les rayures du zèbres !

Elle ressortait tout juste de derrière le paravent que le sorcier sortait de la salle de bain et s’approchait l’air joyeux. Elle ne put retenir un sourire quand il exprima le fait que maintenant il faudrait qu’ils se revoient. Exactement ce qu’elle avait pensé en les lui donnant. La demoiselle se félicita aussi d’avoir le compas dans l’œil, le jean tombait parfaitement sur Maël et le t-shirt était juste un poil trop large, le brun était bien fait mais pas avec des épaules de rugbyman, mais cela lui donnait un peu côté négliger que la blonde trouva fort charmant.

« J’espère bien ! »

Fit-elle en retournant dans le coin cuisine. Le lait n’était pas encore tout à fait chaud et la serveuse entreprit donc de sortir deux mugs colorés du placard au dessus de son évier, ce qui lui demanda de se mettre sur la pointe des pieds, quitte à révéler un peu son boxer, une petite pointe de sexyness n’avait jamais tué personne. Elle les posa sur le comptoir et sortie aussi les cuillers d’un tiroir et le chocolat en poudre. Il ne restait plus qu’à attendre. Pour cela, la blonde invita le sorcier à s’asseoir sur un des deux tabourets haut pour prendre place au comptoir.

« Ou alors on peut se poser sur le canapé, comme tu préfères. »

Lui dit Rose avec son sourire professionnel. Encore un petit peu de temps et le lait serait juste au poil pour dissoudre correctement le chocolat en poudre et leur procurer toute la chaleur qui leur avait fait défaut à la plage. Rien que le fait de se sécher était un luxe incomparable après un combat contre les forces du mal. Ce qui rappela à Patience pourquoi elle avait invité Maël chez elle, parce qu’il avait des questions et qu’elle s’était proposée pour y répondre. Ce ne serait probablement pas facile de garder un point de vue neutre sur certains sujets mais égoïstement la blonde y voyait un moyen de gagner de la main d’œuvre supplémentaire pour sauver sa famille. Suivant le jeune homme là où il avait choisi de s’installer, en attendant que le liquide blanc finisse de cuire, la barmaid lui demanda.

« Bon il me semble que je t’avais proposé de répondre aux énigmes qui te trottent dans la tête. »

Assise sur le canapé, Rose avait ramené ses jambes sous elle et guettait à l’oreille les bruits dans sa cuisine. Maël avait effectivement une question bien précise en plus de la lui rappeler comme il le fallait il argument sur la bizarrerie des faits. Le pauvre, il n’avait même pas la moindre idée du conflit d’intérêt qui s’était joué sur la plage, mais la blonde ferait de son mieux pour le lui expliquer en laissant ses histoires de famille de côté. Ainsi elle hocha lentement la tête et commença à préparer dans sa tête ce qu’elle allait dire. Dans le même temps la serveuse se releva pour retourner à la cuisine et s’occuper de son lait sur le feu. D’une voix professorale, elle commença.

« Cet homme est ce qu’on appelle un Être de Lumière. Ce sont un peu les anges gardiens des sorciers et un de leur principal pouvoir est la guérison. »

Tout en parlant, la demoiselle avait éteint sa plaque chauffante, verser le chocolat en poudre dans les deux mugs puis le lait bien chaud par-dessus, elle finissait de touiller lorsqu’elle s’interrompit pour revenir s’asseoir et continuer sa petite conférence. L’Halliwell n’avait jamais aimé l’école et elle se retrouva à devoir enseigner ses connaissances. C’était un comble mais en y réfléchissant bien, avoir comme Anna, un job à l’école de magie n’aurait pas été pour lui déplaire. Mais encore une fois, le fait que les Fondateurs se trouvent dans le tableau lui envoyait des frissons de dégout le long de la colonne vertébrale. La jeune femme tendit une des tasses à son invité, se posa et continua.

« Chaque être de lumière à un nombre de protéger précis et il est donc charger de les guider et les aider dans la lutte contre les forces du mal. Patience s’arrêta le temps de prendre une gorgée de son chocolat. Celui qui est venu sur la plage c’est Leo, mon oncle, mais en temps normal les histoires d’amour entre les êtres de lumière et les sorciers sont interdites. »

Un panneau ‘attention danger’ avait commencé à clignoter dans la petite tête de la barmaid qui avait manquer de peu de balancer des informations compromettante sur qui était sa tante et puis c’était aussi un terrain glissant où elle risquait de dire des choses méchantes sur les Fondateurs. Elle reprit une gorgée et décida de corriger un peu ses propos pour que le brun n’ait pas l’idée de l’interroger sur son oncle et sa famille en général.

« Bref voilà l’essentiel c’est que tous les sorciers bénéfiques ont un ange qui veillent sur eux, et toi aussi sauf qu’il ne s’est pas encore révéler à toi. Ça arrivera quand tu seras prêt…tu pratique la magie depuis longtemps ? »

Le changement de sujet n’était pas des plus discrets mais Patience ne tenait à s’avancer d’avantage sur ce terrain glissant. Peut-être un jour si elle et Maël devenaient intimes, réellement intime, pas un simple coup d’un soir ni juste ami. Rose avait suffisamment d’amis et aucun qui ne connaissait la vérité sur son compte. Alors elle n’allait pas tout balancer à un parfait inconnu, aussi mignon soit-il et surtout un être bénéfique. Un peu perdue dans ses pensées, la jeune femme s’était mise à touiller sa boisson distraitement. Son chat venait de s’allonger au pied de son interlocuteur se qui devait signifier que le brun devait avoir un bon fond. La petite bête mériterait sa ration quotidienne de croquette !

Mais en attendant, la jeune femme devait écouter la réponse de son vis-à-vis, son passé pouvait être intéressant, elle saurait alors sur quelle corde tirer pour le gagner à la sa cause. Non qu’elle souhaita le soustraire à l’autorité des Fondateurs mais si Rose voulait s’en faire un allier, elle devait être capable de s’attirer sa sympathie, et pas seulement en lui montrant ses jambes. Car oui elle avait bien vu le regard qu’il lui avait jeté en découvrant sa tenue post-bataille. Mais cela même ne la gênait pas plus que ça, elle était à peine plus habillé que lorsqu’elle était en service au club de striptease et la blonde n’était pas du genre pudique de toute façon. La séduction s’était presque naturelle chez la demoiselle. Mais pour le coup, elle décida que se serait à Maël de faire le premier pas, une fois que le sujet magie aurait été fouillé au maximum. Car étrangement c’était bel et bien ce qui intéressait l’Halliwell pour le moment, comment elle pourrait placer le brun sur son échiquier.

Comme Rose avait pu s’en douté, Maël s’interrogeait sur l’interdiction de s’aimer entre sorcière et être de lumière, c’était sa faute elle avait évoqué le problème en premier mais cela ne voulait pas dire qu’elle voulait en parler véritablement. Cela ne concernait pas que Leo et Piper et ce que leur histoire avait provoqué sur le monde magique, il y avait aussi sa stupide histoire avec Zackary. Mais par chance ce n’était pas la seule chose qui avait retenu l’attention de son invité. Le brun était visiblement vexer que son propre ange gardien n’ait pas bougé le petit doigt alors qu’il était à l’article de la mort et en cela la serveuse se sentie coupable et prit une autre gorgée de chocolat. D’accord si Maël ne connaissait pas son protecteur il ne pouvait pas l’appeler à l’aide mais cela pouvait-il aussi avoir un rapport avec sa présence à elle sur les lieux ? L’Halliwell indésirable, et si lui le petit sorcier l’aidait, il n’y avait pas de raison que les Fondateurs s’occupent de cas. Hmm même pour eux c’était un peu trop cruel pour être la vérité.

La barmaid fut cependant amuser par sa réaction suivante, il n’avait besoin de personne pour se défendre, comme elle en fait. Même si pour le coup sans l’intervention de son oncle ils auraient été dans de beaux draps. Oui en soie et bien ranger dans une boite en sapin. Le sorcier lui posa ensuite la question de son propre être de lumière et Patience su que les choses allaient se corser à ce moment là. Elle n’allait plus être la gentille petite blonde, pratiquant la magie avec adresse pour le bien de l’humanité. La blonde devait choisir ses mots avec précaution. Il n’était pas dans son intention de descendre les Fondateurs en flèche en leur jetant la pierre, même si elle rejetait leur protection ainsi que leur méthodes, Rose ne faisait pas cela juste pou r être une rebelle mais pour un but bien p lus grand que son futur ou sa survie, elle devait avoir les mains libres d’utiliser les techniques les plus basses mais les plus efficaces pour sauver sa famille, c’était tout ce qui l’importait.

« J’en ai eu un…il y a longtemps et puis j’ai décidé que je n’avais pas besoin de l’aide des Fondateurs pour ma quête. Je n’ai pas peur de me salir les mains mais du coup j’enfreins certaines règles. Alors mon être de lumière à été mis au chômage technique. »

Pas besoin de s’étaler sur le fait qu’on lui avait coupé les ailes pour avoir couché avec sa protégée. En revanche elle pouvait tout de même lui expliquer pourquoi ce n’était pas à faire, au cas où il se retrouvait confronter à l’éventualité. Mais ce n’était pas facile. Rose déplia les jambes et posa ses pieds sur sa table basse puis tapota distraitement ses doigts sur sa tasse. Elle n’aurait jamais pu être prof à l’école de magie comme le faisait sa jumelle Anna, la concentration et la diplomatie que cela nécessité ne faisait pas partie de ses talents.

« L’amour entre les anges et les sorciers est interdit parce que cela embrume le jugement. Un être de lumière portera alors plus d’attention à sa protégée qu’aux autres qui ont tout aussi besoin de son aide. Une sorcière pourrait faire moins attention à sa vie ou abandonner sa mission de sauver les innocents parce qu’elle aura un autre but. Cela peut paraître égoïste ou insensible mais je peux te confirmer que ce type d’amour fait des ravages, au final ce n’est bon pour personne. »

Rose pensait sincèrement sa dernière phrase. Sa famille payait le prix de cet amour interdit et autant dire qu’à coté de cela Romeo & Juliet c’était du pipi de chat. Et la belle ne souhaitait à personne de vivre ça. Une pensée pour Piper vint l’assaillir, elle pouvait comprendre la souffrance de sa tante et pourquoi cette dernière avait décidé de se venger des Fondateurs qui avaient à plusieurs reprises reprit ce qu’ils lui avaient donné, pour autant elle ne l’excusait pas. Impossible de pardonner la mort de Paige. Son regard se voila un moment puis Patience secoua la tête pour dégager les mèches de ses cheveux qui lui tombaient devant le visage puis elle adressa un sourire à Maël.

« D’autres questions tant qu’on y est ? Parce que après c’est moi qui fait ma curieuse ! »

Fit la blonde avait une note d’humour. C’est vrai le jeune homme avait l’air d’un gentil garçon bien que dragueur, il était sorcier et visiblement pas depuis hier et il semblait avoir une véritable rage en lui. Rose voulait connaître son histoire, égoïstement elle cherchait ce qui pourrait rallier Maël à sa cause, ce qu’elle pourrait faire ou dire qui lui permettrait d’obtenir de l’aide pour affronter des démons bien précis et changer le futur, son passé.

Alors que Rose venait de raconter qu’elle avait choisi de ne pas suivre les règles et que par conséquent son être de lumière en avait payer les frais, elle préféra ignorer la question de Maël qu’à l’avenir qui avait été réservé à Zack. Par chômage elle entendait plutôt qu’on lui avait retiré sa charge, mais effectivement on lui avait aussi coupé les ailes, mais pas pour les mêmes raisons. Ça s’était pour avoir couché avec sa protéger, et pour sa défense, la blonde ignorait qui il était quand cela était arrivé. On ne pouvait donc, théoriquement, pas le lui reprocher, enfin presque pas. Et le brun enchaina avec ses réflexions sur l’amour. Patience trouva cela assez touchant de sa part. Il avait l’air d’un coureur de jupon comme ça, par ses œillades et son langage corporel, cependant le sorcier semblait cacher un cœur de romantique au fond de sa cage thoracique. Pour peu la jeune femme aurait pu confirmer ses dires en lui racontant l’histoire de Leo et Piper, mais cela ne serait pas pour ce soir. De un, la belle n’était pas encore sûre de pouvoir lui faire confiance à ce point, et de deux elle voulait le rallier à sa cause mais pas en le faisant détester d’emblée les Fondateurs, mieux valait qu’il décide de cela tout seul, comme un grand.

Suite à cela, la barmaid avait relancé la conversation dans un autre sens, proposant à Maël de répondre à d’autres de ses interrogations à propos de la magie. Même si Rose n’était pas des plus à l’aise dans le rôle d’enseignante ou de mentor, elle aimait bien pouvoir exposer sa science et son savoir. Être une sorcière représentait beaucoup à ses yeux, et la demoiselle avait toujours été fière de son rang et de sa famille, elle ne s’imaginait absolument pas autrement qu’en créature magique. Et le fait que la serveuse soit douée dans ce domaine aidait bien à adopter le style de vie. C’est pour quoi, elle fut très surprise que le brun ne cherche pas à en savoir plus, comme s’il abusait de son temps. Patience nota qu’il se proposait en sujet de conversation et elle était donc libre de lui poser toutes les questions qu’elle voulait pour percer les mystères du sorcier. Une proposition intéressante et pourtant, malgré sa curiosité, la jeune femme ne savait pas trop quoi demander. Ce qui pouvait attirer son attention était par exemple de confirmer le célibat du jeune homme, car après tout elle pouvait bien s’autoriser un peu de drague. Ce n’était pas dans ses intentions de base mais plus le temps passait et plus l’Halliwell trouvait un charme certain au brun et pensait avoir une chance avec lui.

« Hmmm…qu’est-ce que tu fais dans la vie et depuis combien de temps tu sais que tu es un sorcier ? »

Cela faisait deux questions sans réel rapport l’une par rapport à l’autre mais Rose s’en moquait, c’était les deux informations qui lui traversaient l’esprit pour le moment. Non que la belle fût une matérialiste mais elle voulait évaluer le niveau de vie de son invité. Elle ne pensait pas qu’aux possibles cadeaux qu’il pourrait peut-être un jour lui faire mais plutôt aux moyens financiers qu’il lui accorderait pour sauver sa famille car parfois débusquer des démons pouvait couter très cher. Et du reste elle cherchait aussi à se renseigner sur le niveau magique de Maël, elle ne pouvait pas s’associer avec un débutant, et le brun ne devait pas être très loin de cette situation. La descendante avait noté qu’il ne maitrisait pas totalement son pouvoir de rapidité et ne lui avait pas remarqué d’autres dons. Il semblait cependant assurer un minimum niveau formule, en récitation tout du moins. La serveuse prit une gorgée de chocolat et ramena une de ses jambes sur le canapé, genou plié vers le haut. Elle se permit ensuite l’audace d’une troisième question.

« Et puis…est-ce qu’il y a une madame Maël ? »

La question n’était pas très joliment posée sans un nom de famille mais Patience s’en moquait. Elle afficha un sourire à la fois charmeur et gêné qui ne laissait pas beaucoup de doute sur ses intentions en cas de réponse négative. C’était plus fort qu’elle, la sorcière adorait séduire et plaire aux hommes. Seulement tous ne méritaient pas son attention, concernant le brun, il était tout à fait son genre et pas juste pour une nuit. Cependant elle ne pouvait pas encore se prononcer sur le genre d’homme qu’était le sorcier. Enjôleur certainement mais ensuite comment trait-il les femmes, ça ce n’était pas marqué sur son visage. Mais elle ne doutait pas de le découvrir sous peu. Plantant son regard émeraude dans celui du jeune homme, la blonde attendit une réponse, ou plusieurs.

Rose écouta attentivement les réponses de Maël et n’avoua pas tout de suite que non elle ne connaissait absolument pas le métier de ‘concepteur-rédacteur’, mais la belle ne doutait pas de pouvoir revenir dessus un peu plus tard dans la soirée ou lors d’une autre rencontre. Car le rapport du brun à la magie l’intéressait beaucoup plus. Le fait qu’il parle de sa grand-mère l’amusa car dans la famille Halliwell on parlait facilement de cette femme, qu’il s’agisse de Penny pour les Charmed Ones ou de Patty pour tous les descendants, ces personnes représentaient beaucoup pour eux, alors savoir que ce n’était pas typique avait un côté assez rassurant et amusant. La blonde apprit aussi qu’il possédait un second pouvoir auquel elle n’avait pas fait attention durant le combat et elle cela l’étonna grandement, en même temps la jeune femme ne s’était pas trop posé de question pour savoir d’où sortait le poignard que le brun avait eu sur lui, enfin en supposant qu’il avait utilisé son don pour le faire apparaître lors de la bataille.

La serveuse hocha donc simplement la tête pour toutes ces réponses puis elle se prit l’audace de demander au sorcier s’il était célibataire ou pas. Pour sa défense Patience cherchait à s’informer pour être sûre qu’elle n’avait pas mal interpréter certains regards que le jeune homme posait sur elle ou parce que par exemple il avait déjà proposé de la revoir pour lui rendre ses vêtements. Il était donc logique qu’elle sache si oui ou non elle avait une véritable chance avec son invité. Et autant dire que sa réponse refroidie partiellement la demoiselle. La barmaid n’aimait pas les choses compliquées, sa vie l’était déjà suffisamment pour ne pas en rajouter dans ses relations amoureuse. C’était pout cela qu’on la pensait de petite vertu, parce qu’au moins avec un coup d’un soir, il n’y avait pas de problème. Ainsi le fait qu’il complète sa réponse en précisant au passage son nom de famille, attisa la curiosité de la sorcière. Encore plus parce qu’il chercha à savoir qu’elle était sa situation à elle.

« Nope aucun monsieur Parker, en même temps ce n’est pas à moi de donner mon nom de famille ! »

Fit la jeune femme en rigolant doucement. Ses lèvres brûlaient de poser des questions à propos de la relation compliquée de Maël. Ce mot pouvait cacher tellement d’hypothèse que résister à la tentation n’était pas évident. Est-ce qu’il aimait quelqu’un qu’il ne pouvait pas avoir, était-il l’amant d’une femme prise, ou bien une relation de sexfriend qu’il souhaiterait voir évolué en relation sérieuse ? Ou bien pire encore, il venait de découvrir qu’il était gay et ne savait pas encore comment gérer cette sexualité. Oui il y avait véritablement trop de possibilité qui se cachait derrière une si petite énigme mais Rose n’avait pas envie de passer pour une fouineuse et une part d’elle devait aussi avouer que connaître la réponse pouvait la décevoir. Elle ne se serait pas nommée chasseuse en cet instant mais elle ne pouvait pas nier que ce garçon était plein de charme et que maintenant que le danger était écarté lui faire un peu de rentre dedans ne lui aurait pas déplu. Il fallait trouver un moyen de découvrir s’il y avait quelqu’un dans la vie du jeune homme sans en avoir l’air.

« Et puis on vit tous des situations compliquées nous autres sorciers… »

L’approche était assez bonne, et la constatation assez vraie. De cette façon l’Halliwell restait sur la conversation, invitant Maël à partager son histoire s’il le désirait mais elle ne se positionnait pas en inquisitrice souhaitant à tout prix connaître le secret du brun. Et puis si cette technique là ne marchait pas, et bien la belle en testerait d’autre, peut-être même qu’elle pourrait le travailler au corps. Ce n’était pas comme si la demoiselle possédait une grande dignité morale. Tout ce qu’on disait sur elle n’était pas que faux et puis il suffisait aussi de savoir que Patience travaillait dans un bar de strip-tease et qu’elle avait très envie de monter sur scène pour comprendre que pour elle le sexe ne relevait pas de quelque chose de sacré ou de tabou. Son passé, son secret, sa mission la touchait beaucoup plus et signifiait pour elle un véritable investissement dans une relation. Chose qu’elle n’avait d’ailleurs jamais fait à cette époque. C’était bien trop dangereux à son avis et c’était aussi pour cela que la serveuse avait autant de mal à comprendre la relation de son petit frère Jack avec sa petite amie. Mais d’un autre côté elle l’enviait aussi de pouvoir être si insouciant. Mais la blonde s’égarait de ses pensées principales qui consistaient à savoir si elle pouvait tenter une approche avec le jeune homme assit à côté d’elle et pour cela elle se devait de faire attention à ce qu’il allait répondre.

Rose était en train de finir son chocolat après avoir annoncé que les sorciers pouvaient difficilement avoir des relations dites normales avec les autres quand Maël décida de ne pas s’étaler sur le sujet. Qu’à cela ne tienne, la blonde arriverait bien à lui tirer les vers du nez à un moment ou un autre. En revanche elle n’aima pas que la conversation arrive sur son propre emploi. Comment dire à un garçon que l’on vient de rencontrer et qui nous intéresse que l’on travaille dans un club de strip-tease. Pas que Patience eut honte d’être barmaid, au contraire être une reine du cocktail peut avoir ces avantages mais c’était plutôt qu’elle ne voulait pas mettre en avant le fait que son étique était douteuse. De toute façon la jeune femme n’eut pas le temps de répondre tout de suite que le brun l’imaginait déjà en secrétaire. Oui pourquoi pas, l’Halliwell avait failli l’être au Bay Mirror, et pour la personne de Phoebe mais cela ne s’était jamais fait. La sorcière ne désespérait cependant pas de pouvoir le devenir un jour, le Quake commençait à lui taper sérieusement sur le système. Mais Rose ne se voyait pas travailler derrière un bureau pour autant. Elle se redressa pour poser sa tasse sur la table basse.

« Je porte presque un tailleur mais pas de lunette désolée. Je suis simplement serveuse. »

Rester sur son emploi diurne lui paraissait pour le moment une bonne idée. Quand elle se sentirait plus en confiance la barmaid lâcherait peut-être qu’à la nuit venue elle changeait de déguisement et d’établissement où les plaisirs de la chair étaient à l’honneur. Pas que cela faisait fuir les hommes bien au contraire Ian et sa belle voiture avaient été appâté de la sorte mais cela lui collait tout de suite l’étiquette de fille facile et/ou d’une nuit seulement. Et bien que Patience s’en satisfasse pour le bien de sa mission, il y avait des fois où elle souhaitait avoir l’air sérieuse et moins frivole. Pour une fois qu’elle tenait un sorcier sous la main, Rose comptait bien se le garder pour sonner la charge sur un démon bien précis. Un démon qui s’il ne mourrait pas rapidement aiderait Piper a augmenter sa puissance maléfique, il fallait donc le faire exploser au plus vite mais seule, la blonde ne pourrait y parvenir, Maël se présentait donc un peu comme un cadeau du ciel.

« Mais je ne sais pas si je vais rester encore longtemps là-bas. Un ami me propose de travailler au bar de sa boite, j’hésite ça gagne mieux mais les horaires c’est pas la joie. »

Patience ne savait pas trop pourquoi elle avait présenté les choses ainsi, peut-être pour tester l’intérêt du brun à son égard ou du moins ce qu’il penserait des filles travaillant dans les clubs de strip mais qui ne s’y déshabillait pas. Au pire il y avait toujours le mot cabaret pour désigner ce genre d’établissement, on donnait l’impression de bosser dans un endroit classe mais tout le monde savait qu’il y avait forcément un truc louche sous ce nom. De plus le White Queen, n’avait absolument pas l’air tendancieux vu de l’extérieur. Il ne ressemblait même pas à une simple boite de nuit où l’on danse sans se dévêtir.

« D’ailleurs c’est quoi exactement un ‘Concepteur – rédacteur’, ça a un rapport avec la publicité ? »

La descendante Halliwell savait bien qu’elle arriverait à replacer cela dans la conversation alors il n’y avait pas de raison qu’elle ne parvienne pas à faire de même avec l’histoire compliqué de son invité. Il fallait juste que Rose reste bien concentrée pour ne pas avoir l’air de jouer sa curieuse. L’art de la subtilité. Ce qui étonnait toujours la sorcière c’était à quel point elle pouvait être douée pour cela et d’autres fois affreusement nulle, souvent lorsqu’elle se trouvait face à membre de sa famille d’ailleurs, peut-être parce que les enjeux n’étaient pas les mêmes. Souriante, la blonde fixait le jeune homme dans les yeux, attendant sa réponse, prête à l’écouter avec la plus grande attention ou du moins c’était l’impression que la belle voulait donner. Avoir l’air de boire le flot de parole qui s’échappait de la bouche d’un garçon marchait souvent pour convaincre le dit garçon d’un intéressement certain à son égard. Patience n’aurait pas dit que cela était faux, Maël était tout ce qu’il y a de plus craquant mais chaque chose en son temps.

La réflexion de Maël concernant l’emploi de Rose surprit cette dernière de façon agréable. Il ne chercha pas spécialement à faire son moralisateur ou à donner un avis tranché, lui indiquant simplement que peser le pour et le contre serait le mieux à faire. La réponse était sensé et réfléchit, presque comme si le jeune homme avait répété plusieurs fois avant de sortir sa phrase mais la blonde aima ce côté calculateur. C’était tout à fait le genre d’équipier qu’il lui fallait pour avancer dans sa mission. Elle avait ensuite laissé de côté le nom du Quake pour relancer le sujet sur l’emploi de son invité et fut contente d’apprendre qu’il s’agissait bien d’un job en rapport avec la publicité. Au moins la belle se savait douée pour la déduction et puis elle pourrait dire qu’elle se coucherait moins bête ce soir. Maël lui expliqua donc en gros en quoi consistait le métier de Concepteur – rédacteur. Cela devait s’apparenter au fait d’écrire les slogans et autres phrases du genre qui donnaient envie aux consommateurs d’acheter le produit, de faire confiance à l’entreprise etc. Le brun venait ainsi de grimper encore dans l’échelle de l’intérêt que lui portait Patience, mais cela n’avait plus rien à voir avec son physique ou son petit air sexy.

« C’est génial ça ! Tu es donc doué avec les mots, écrire et inventer des formules va te venir en un clin d’œil ! »

La sorcière ne perdait effectivement pas de vue son but principal, l’idée qu’elle avait en tête en amener le jeune homme chez elle. D’accord une petite partie d’acrobatie et un peu de plaisir ne lui auraient pas déplu. Loin de là même mais pour le moment la serveuse venait de décider de garder la tête froide. Ce dont elle avait besoin c’était un acolyte, un complice pour éliminer certains démons qui pouvaient aider les ascensions de Piper et Phoebe dans la hiérarchie du mal. Et en couchant avec Maël, cela deviendrait alors une histoire d’une nuit et zoup adieu renfort magique. C’était hors de question. Du moins pour le moment. Car une fois plusieurs êtres maléfiques réduits en cendre, la barmaid pourrait se laisser tenter. Dépliant ses jambes pour les étendre sur la table basse, Rose fit revenir la conversation sur le sujet qui l’intéressait désormais.

« Tu l’as déjà fais ou je t’as l’impression que je te parle en chinois ? »

Patience reconnaissait qu’elle venait un peu de passer du coq à l’âne avec la délicatesse d’un bœuf mais c’était plus fort qu’elle. Sa frivolité apparente servait surtout à endormir la méfiance de l’ennemi car en réalité la descendante Halliwell était très réfléchie et manipulatrice, elle ne laissait jamais rien au hasard car sa mère le lui avait assez répété : en magie tout est déjà écrit et il rien n’arrive jamais par pure coïncidence. Et s’il fallait une raison à sa rencontre musclée sur la plage avec le brun, Patience voulait croire que c’était pour qu’elle puisse accomplir sa mission, sauver sa famille et reprendre le cours de sa vie. Avoir un lien de parenté avec les Charmed Ones n’était pas tous les jours un parcours de santé, se dit la demoiselle avec amusement. Elle attendait une réaction de la part de son interlocuteur et ensuite elle lui parlerait de grimoire et compagnie. Identifier un démon, le traquer et l’éliminer, les bases de la chasse, et il fallait que Rose sache si Maël en était capable et puis ensuite elle vérifierait si foncer tête baissé était son genre ou s’il faudrait le piéger un peu pour obtenir son aide.

« Tu peux le dire, c’est pas grave et puis comme ça je t’apprendrais. »

La blonde appuya son propos avec son plus beau sourire de charmeuse et tel un coup du destin, Sortilège choisi ce moment pour bondir sur les genoux du sorcier et lui miauler dessus réclamant ainsi quelques câlins. Rose remercia secrètement le ciel pour ce petit coup de pouce et se promis même qu’en échange de cette aide elle ne ferait aucun écart pour le mois à venir. Pas de là à se comporter comme une bénéfique mais au moins elle ne tenterait rien qui puisse être interpréter comme du gain personnel. Après tout n’avait-elle pas un peu de sang d’être de lumière qui coulait dans ses veines !

Rose devait admettre qu’elle fut déçue d’apprendre que Mael ne valait pas un clou en formule, elle qui adorait ça et en confectionnait, non à la perfection mais avec une aisance insolente. Et puis cela était étrange pour un homme qui jouait à avec les mots dans son métier, peut-être lui manquait-il un déclic ou quelque chose, une volonté ou bien la confiance dans le pouvoir des mots. Lui apprendre ne serait de toute façon pas un problème, la blonde y prendrait même du plaisir mais du coup elle ne voyait plus trop si cela lui était utile ou non. Elle ne cherchait pas à faire du brun son élève mais bel et bien son allier. La serveuse garda tout de même son sourire enthousiaste pour ne pas donner l’impression que seule la magie intérieure du jeune homme l’intéressait. Même si une fois débarrassée de l’idée qu’elle ne le mettrait pas dans son lit ce soir et donc de son physique, Mael n’avait plus grand-chose d’intéressant si ce n’étaient ces pouvoir. Du moins pour le moment.

Mais il compléta ensuite sa phrase en précisant qu’il se débrouillait en potion. Rien de bien compliqué mais il savait suivre une recette. Cela pouvait être amplement suffisant quand pour certaine concoction, le plus difficile était de réunir tous les ingrédients. Comme pour Balthazor par exemple, un bout de sa chair était requis ce qui compliquait la tache mine de rien. Cependant cela fut suffisant pour que la barmaid retrouve sa motivation, bien que tous ces changements d’humeurs successifs se passent à l’intérieur afin que son invité ne voit rien de ses troubles. Encore une fois son chat se frotta au sorcier pour obtenir son attention, au service de sa maitresse et de ses sombres desseins. Lui offrant un sourire aussi innocent que celui que Mael lui avait fait Patience répondit avec assurance.

« Tant pis pour les formules alors, concentres-toi sur les potions si c’est plus ton fort. Je te dis ça parce que comme tu l’as vu on ne peut pas toujours attaquer un démon de front. Alors une formule ou une fiole lancée au bon moment ça peut te sauver la vie. Ou au moins le temps de faire autre chose tout en restant loin de l’ennemi. »

Jouer la parfaite petite gentille n’était tout de même pas des plus évidents, mais dire à une nouvelle connaissance que le plus efficace pour éliminer un démon sans craindre pour sa vie c’était de lui trouver un ennemi parmi les siens et de mettre en application les ennemis de mes ennemis sont mes amis, ne convenait pas véritablement. Puis un détail en particulier de sa phrase attira plus particulièrement l’attention de l’Halliwell, certes le jeune homme l’avait déjà évoqué mais Rose n’y avait alors pas prêté plus d’attention et finalement cela la touchait. Sa grand-mère. Bon d’accord techniquement Granny n’était pas sa grand-mère mais son arrière grand-mère mais ce fantôme avait toujours prit une grande part dans sa vie. Qu’il s’agisse du présent ou du passé, enfin du futur.

« Moi aussi c’est ma grand-mère qui m’a apprit pas mal de chose, dommage que ce ne fut pas de son vivant, je suis sûre qu’elle m’en aurait apprit encore plus ! »

Patience ne se rendit pas compte de l’énormité de ce qu’elle venait de dire et qui si elle c’était adressé à un simple humain l’aurait fait passer pour la dernière des attardées, mais même face à Mael, ce n’était pas évidement que cela passe comme une lettre à la poste. Cependant comme elle ne remarqua pas l’information intentionnellement dite dans ses dernières paroles, la serveuse ne s’en inquiéta pas. Elle fini par se lever du canapé, et tira sur son sweater même si cela ne servait à rien et récupéra sa tasse, désormais vide. La blonde avait envie d’un autre chocolat mais ne savait pas si elle devait en proposer aussi un autre à son invité ou s’il voudrait bientôt lever le camp. La demoiselle espérait bien que non, ou alors avec la promesse de le revoir assez vite. Il fallait absolument qu’elle trouve un moyen de l’embarqué dans son camp pour vaincre le plus de démon possible, des êtres forts et durs à battre mais on peut plus important pour l’avenir de sa famille.

Rose rigola doucement alors qu’elle se dirigeait vers la partie cuisine de son studio. Oui maintenant que Maël le lui faisait remarquer, annoncer comme ça que sa grand-mère revenait d’entre les morts pour lui apprendre la magie ne pouvait que susciter la curiosité. Elle décida de ne pas répondre tout de suite. S’empara de la casserole qui contenait encore du lait mais désormais froid et en remit un peu dans sa tasse qu’elle passerait ensuite aux micro-ondes. Il fallait aussi qu’elle propose à son invité s’il voulait aussi en reprendre un peu ou non. Mais avant que la sorcière ne puisse s’en quérir il lui déclara qu’il pouvait partir s’il dérangeait. Cette pensée attrista l’Halliwell pour une raison qu’elle ignorait. D’accord, voir le brun s’en aller lui permettrait de passer enfin à la douche, de se détendre et de passer à autre chose compte tenu de la grosse journée de travail qui l’attendait le lendemain. Mais en même temps, elle appréciait sa compagnie et le fait de pouvoir parler magie aussi. Malgré les apparences, Patience ne fréquentait que peu les être surnaturels et bien que ses intentions envers le publiciste ne furent pas des plus purs, elle l’aimait bien.

« Je t’ennuis déjà avec toutes mes histoires c’est ça ? »

Lors de l’énonciation de cette phrase la rigolade se mêlait à la déception dans la voix de la serveuse. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas eu de la visite qu’elle aurait souhaité que cette entrevue dure toujours. Mais la blonde était consciente du fait que Maël devait rentrer chez lui un jour et qu’elle n’était peut-être pas l’hôtesse parfaite. Il y avait une raison au fait que ses amants ne franchissaient que très rarement le pas de sa porte. Déjà parce que pour filer au petit matin, c’était plus facile lorsqu’il ne s’agissait pas de sa propre maison et parce qu’ainsi ils ne pénétraient pas son intimité, son monde. Le dernier garçon qui avait séjourné ici était Zach, et quand on voyait le résultat on comprenait que la barmaid se soit refroidi toute seule à l’idée de séduire le sorcier. En plus de vouloir s’en faire un allier, et dans ce cas, il ne fallait pas mélanger le travail et le plaisir. Malgré le corps d’albâtre du brun. Avec un petit sourire elle ajouta.

« Je comprends, qui voudrais savoir comment le fantôme de ma grand-mère coincé sur un plan astral différent de l’au-delà arrive à se matérialiser régulièrement sur Terre pour enseigner l’art de la sorcellerie à sa petite-fille ?! »

Un mouvement de tête sur le côté servit d’emphase à ses paroles alors qu’elle cherchait à piquer au vif la curiosité de son interlocuteur. Enfin si ce dernier avait décidé qu’il était temps pour lui de rejoindre ses appartements c’était aussi son choix. De toute façon, le fait que la jeune femme lui ait prêté des vêtements, les forcerait à se revoir et rapidement serait très au goût de la demoiselle qui ne put s’empêcher d’imaginer à quoi avait ressemblé Maël nu sous sa douche et comme l’y rejoindre aurait pu être des plus plaisants. Abandonnant les préparatifs de boisson, Rose revint à moitié vers le brun et posa un coude sur son comptoir avant de dire.

« C’est comme tu veux, soit je te resserve un chocolat et je te montre, soit tu rentre chez toi mais pas avant de m’avoir dit quand et où on se retrouve pour aller prendre un verre et que tu me rendes les vêtements que mon frère voudra avoir à disposition un jour… »

Patience se mordit la lèvre inférieure à la fin de ses mots se disant qu’elle était de toute façon gagnante quelque soit la réponse du jeune homme. Dans un cas, elle le fascinerait par sa magie et l’attirerait dans ses filets pour qu’il l’aide dans ses plans pour sauver sa famille. Dans l’autre elle gagnerait un rendez-vous sympathique et un brin romantique, comme elle les aimait. Quoi qu’il arrive la journée finirait bien pour la blonde et elle n’aurait su dire laquelle des deux options remportait sa préférence comme les deux étaient finalement alléchantes. Attendant une réponse, elle en profita pour lancer un regard pétillant et amusé à Maël. D’accord elle s’était dit qu’elle ne tenterait pas de le séduire mais aguicher un peu n’était pas interdit et puis la sorcière aimait tellement cela.

Maël ne put s’empêcher de sourire à la première remarque de la sorcière. Si elle pensait vraiment ce qu’elle disait, elle avait tort. Comment s’ennuyer avec une femme pareille ? Premièrement, et ce même s’il ne se passait rien de sexuel entre eux, son corps était plus que distrayant ! Rien que de la regarder était une distraction très agréable. Mais en plus, vu elle était aussi passionnante, c’était tout bonnement impossible de s’ennuyer. C’est vrai, elle lui avait appris tellement de choses en si peu de temps. Il ressortirait de cet appartement bien moins ignorant dans le domaine de la magie qu’il n’y était entré, ça c’était sûr ! Si on ajoute à ça l’humour et la gentillesse de Rose, le cocktail faisait d’elle une femme tout sauf ennuyante. Il avait seulement proposé de s’en aller pour qu’elle puisse être tranquille et, éventuellement, passer sous la douche.

-Et comment pourrais-je m’ennuyer avec une femme comme toi ?

Il ne cherchait pas spécialement à la flatter en disant ça. Si elle l’était, tant mieux. Mais il n’avait dit que la vérité. Il aurait pu passer des heures avec elle, il était persuadé qu’il ne se serait jamais ennuyé.

D’ailleurs, le côté femme pleine de surprises se montra de nouveau. D’une manière assez mystérieuse, elle proposa à Maël de lui montrer comment matérialiser sa grand-mère morte. Il est vrai que sa remarque sur sa grand-mère décédée qui lui enseignait la magie lui trottait toujours en tête. Et la proposition de Rose était l’occasion de répondre à ses interrogations, mais aussi d’en apprendre encore plus sur la magie. Après tout, il ne savait même pas qu’on pouvait matérialiser un mort.
Son insistance fit sourire le jeune homme. Enfin, ce fut son comportement qui le fit sourire. Cette façon hyper séduisante de s’accouder au comptoir et de se mordre la lèvre ne laissa pas le jeune homme indifférent. Cette façon d’aguicher sans pour autant être vulgaire montrait qu’elle connaissait les hommes et savait comment les faire craquer. Maël était sous son charme depuis le début, même si par respect il n’avait rien tenté. Mais là, il devait avouer que ça dépassait le stade de « charme ». Il était carrément séduit ! Ce n’est pas pour autant qu’il allait lui sauter dessus. Oui car, si elle avait eu quelques gestes séducteurs, le sorcier ne savait pas si elle voulait que ça aille plus loin entre eux. Le meilleur moyen de le savoir était de rentrer dans son jeu. Décidemment, cette technique se révélait courante ! Il devait avouer qu’il pouvait rentrer beaucoup plus facilement dans ce jeu-là que dans celui où il devait voir si elle ne servait pas de lui. Disons que séduire les femmes étaient devenu une activité courante ces derniers-mois, et il n’était pas mauvais en plus. Ainsi, son sourire charmeur toujours de mise, il se dirigea vers le comptoir où se trouvait Rose et s’y accouda à son tour de manière à être en face d’elle. Il la fixa quelques secondes et ajouta :

-Tu me montrerais ça ?

Son sourire s’agrandit mais son regard ne se détacha pas de celui de la jeune femme. Un de ses atouts principaux était ses yeux. Il le savait, et il en jouait. Son regard avait fait craquer beaucoup de minettes. Rose ne faisait pas partie de cette catégorie, elle valait bien mieux que ça. Mais ce n’était pas pour autant que son regard ne pouvait pas la séduire. Sans compter qu’un échange prolongé de regard était une excellente manière de faire monter la tension entre deux personnes. D’ailleurs, ça faisait son effet du côté de Maël. Il faut dire que les yeux de la sorcière n’étaient, eux non plus, pas désagréables à regarder !
Après un petit instant dans cette position, il se retira du comptoir et se retourna avant de faire quelques pas les mains dans les poches. Attiser le désir et le rompre brutalement étaient une façon de séduire. La plupart du temps, les femmes en redemandent après. Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis, comme on dit. Pas sûr que Rose marche, elle. Mais il avait tenté. Il se retourna de nouveau vers elle.

-Mais avant, il faut que tu m’expliques pourquoi elle est dans un autre plan astral que l’au-delà ?

Oui ce détail ne lui avait pas échappé. Après tout si on pouvait matérialiser les personnes étant dans ce plan là et pas dans l’au-delà, il devait y avoir une raison. Il avait rêvé de revoir Allyson. Elle devait probablement être dans l’au-delà. Mais rien n’était sûr. S’il y avait un espoir qu’il puisse la matérialiser, il ne cracherait pas dessus !

Rose regarda le jeune homme s’approcher et mimer sa position accoudée sur son comptoir ce qui la fit sourire. Un peu moins par contre quand il lui fallut lever la tête pour garder son regard ancré dans celui de Maël. Il avait des yeux magnifiques maintenant qu’elle les voyait de près et elle se fustigea une nouvelle fois mentalement de ne pas être capable de résister à son charme. Cela pouvait paraître égoïste mais elle voulait que le jeune homme devienne son bras droit, son acolyte de chasse et pour cela la sorcière devait garder la tête froide et non pas céder à la tentation, bien qu’à ce moment le mantra d’Oscar Wilde lui trottait en boucle dans la tête. Et à ce moment elle savait que dans ses propres yeux brillait une étincelle d’amusement, même que Patience avait quand elle travaillait au club, de quoi faire craquer n’importe quel membre de la gente masculine. Et si elle avait eu moins de volonté la demoiselle ne serait pas restée là à tenter de remporter la victoire dans ce stupide concours de fixation, elle aurait plongé sur le brun pour l’embrasser quand jamais il n’avait été embrassé. Et cela sans se vanter. Sans compter que la phrase prononcée par son invité pouvait être ô combien interprétée tout autrement que son sens premier et véritable. D’une certaine façon, la barmaid aimait avoir affaire à quelqu’un qui savait faire monter le niveau et pas un pauvre type totalement fasciné par ce qu’elle pouvait dire ou faire. Non Maël sortait du lot, il se laissait mener mais parce qu’il le voulait bien. Tout pour plaire à la descendante Halliwell.

Enfin le publiciste relâcha la pression en s’écartant et la blonde se remit à respirer, ne s’étant même pas rendu compte qu’elle avait retenu sa respiration durant tout ce temps. Elle détestait être aussi faible face à un homme et en même temps son interlocuteur n’était pas n’importe qui. Sorcier et déjà compagnon d’arme, sans parler de son charme indéniable, il était tout à fait son genre d’homme au détail près qu’il n’était pas maléfique. Car aussi cliché que cela puisse paraître, Rose avait un faible pour les bad-boys, encore un point commun avec Phoebe. La jeune femme n’avait toujours pas répondu mais ce n’était pas la peine, Maël avait mordu à l’hameçon et resterait chez elle encore un peu pour pratiquer la magie bien sûr mais cela n’empêcherait pas la blondinette de continuer à le tenter un peu. Ce n’était que justice après la façon dont il les avait forcé à se dévorer mutuellement des yeux. Claquant dans ses mains elle lui fit un grand sourire et déclara.

« Vendu ! Bon par contre vu qu’au passe aux choses sérieuses, je vais prendre cinq minutes et filer sous la douche. Le chocolat est dans ce placard là et le lait restant dans la casserole. Je reviens vite ! »

Patience fit les divers gestes qui accompagnaient ses paroles et lança à la fin un clin d’œil à Maël qu’il était libre de prendre comme il le voulait. Elle s’éloigna du bar séparant sa cuisine et son salon, traversa ce dernier pour disparaître derrière le paravent où se trouvait sa chambre, elle y attrapa un jean propre et un t-shirt avant de revenir pour rejoindre la salle de bain que le brun avait utilisé un peu plus tôt. Rapidement la belle retira son gros sweat, ses sous-vêtement et monta dans sa baignoire pour allumer l’eau. La sensation de chaud qui s’empara d’elle à ce moment-là lui fit énormément de bien et détendit ses muscles tendus et endoloris. Patience s’attarda sur son épaule qui avait été touchée durant le combat sur la plage et qui aurait été dans un sale état sans l’intervention de Leo. Cependant il ne fallait pas trainer car Maël n’allait pas patienter dix plomb tout seul même si Sortilège se charger de lui apporter un peu de distraction, sauf s’il était retourné dormir sur son lit. Se savonnant rapidement, Rose fini par se rincer et sortir en s’enroulant une serviette autour du corps. Elle entrouvrit la porte et cria à l’attention de son inviter qu’elle arrivait dans une minute. La sorcière enfila rapidement ses fringues, se passa un coup de peigne dans les cheveux avant de les noués dans un chignon et sortit enfin.

« Désolée, j’espère que je n’ai pas été trop longue parce que c’est nul, je t’invite chez moi et je disparaît pendant deux heures. »

La serveuse c’était excusée bien qu’elle sache pertinemment qu’elle n’avait pas mis plus de dix minutes dans sa salle de bain mais c’était tout de même plus poli de le faire que non. Surtout après avoir appâté le jeune homme avec de la magie et pas n’importe laquelle. Elle lui fit un sourire et attendit qu’il lui réponde avant de passer à Granny et sa situation particulière. Expliquer tout ça ne serait pas des plus évident, car comment expliquer que la vieille dame bénéficiait d’une sorte de passe-droit compte tenu du fait qu’elle était l’une des seules à pouvoir guider le pouvoir des trois et désormais leur descendant. Enfin la blonde ne se faisait pas de souci, elle trouverait bien comment expliquer la différence entre invoquer un fantôme dont l’esprit vient de l’au-delà et Penny qui se matérialisait réellement dans son appartement.

Ce ne fut qu’une fois qu’elle eut fini de parler que Rose se rendit compte que Maël ne portait pas son t-shirt. Surprise elle le regarda en haussant les sourcils. Elle avait bien pensé lui plaire un peu mais pas à ce point, de plus le jeune homme semblait embarrassé d’être prit dans cette situation, un peu la main dans le sac. Au moins elle avait une jolie, aussi la blonde eu un sourire amusé mais elle écouta quand même les excuses de son invité parce que c’était drôle de le voir ainsi mal à l’aise. Elle hocha la tête en se disant que ce garçon lui plaisait décidément plus que de raison. Sa maladresse et sa volonté de rattraper sa bêtise son attendrissantes, oui il n’a décidément rien à voir avec les garçons qu’elle fréquente d’habitude. Zach mis à part évidement. Lui c’était un ange qui s’était déchu pour elle, alors que la sorcière ne lui avait rien demandé. Sauf une fois, où elle avait souhaité sa présence pour lui sauver la vie mais Patience refusait de dire qu’ils avaient vécu quelque chose, autre qu’une nuit ensemble. Il avait tout gâché en utilisant ses pouvoirs ce soir-là d’ailleurs. Jamais elle n’avait voulu revivre l’histoire de Leo et Piper, ce type était tombé amoureux d’elle tout seul, enfin parce qu’elle l’avait dragué aussi mais c’était avant de savoir qu’il était un être de lumière et le sien par-dessus le marché. Au moins en ayant renoncé aux Fondateurs, la serveuse avait éliminé le risque que cela se reproduise. Comme si sa vie amoureuse n’avait pas toujours été compliquée de toute façon. La barmaid était volontairement une fille facile et frivole, pour ne pas s’attacher aux hommes qu’elle fréquentait, parce qu’elle tombait toujours amoureuse du mauvais type, à chaque fois elle était celle qui finissait avec le cœur en miette. Alors à quoi bon vouloir encore vivre des histoires d’amour.

« Si tu voulais juste te trimballer à poil dans mon appart’ fallait le dire, j’ai rien contre… »

Elle lui fait un clin d’œil malicieux pour accompagner ses paroles tout en rigolant, puis elle retourne dans sa chambre et en sort cette fois une chemise, elle sera peut-être un peu juste pour le brun, elle ne sait plus à qui elle appartenait mais à vue de nez cela devrait quand même lui aller. Jackson est plus costaud que ça alors Maël pourra la garder. Elle revient dans le salon et la lui jette gentiment. L’Halliwell précise que celle-là est un cadeau mais qu’il n’est pas obligé de la mettre tout de suite s’il n’en a pas envie. La demoiselle essaie de le déstabiliser un peu. Voir s’il va répondre à ses provocations ou pas. C’est plus fort qu’elle, Rose adore le jeu de la séduction, cela fait partie de son job au club et elle est toujours à la recherche des occasions pour tester ses techniques ou ses approches. Même si au départ elle s’était mise en tête qu’il ne fallait pas qu’il se passe quoi que ce soit avec le brun. Il avait ouvert le bal en plongeant son regard dans le sien, en retirant son t-shirt sous prétexte d’une petite tâche. Elle n’a pas pu résister, c’était plus fort qu’elle. Mais cela ne voulait pas dire qu’elle irait jusqu’au bout, rien que de savoir qu’elle avait sa chance avec le sorcier lui suffirait. Pour le moment. Elle se dirigea ensuite sur le côté du canapé et ouvrit une malle en bois d’où elle sorti cinq bougies blanches, ainsi qu’un petit carnet en cuir, son propre Livre des Ombres.

« Alors voilà de quoi tu as besoin, elle pousse sa table basse, tu les disposes en pentacle, tu peux le faire à la craie si ça t’aide. »

La belle n’en avait pas besoin, elle dessinait le symbole magique depuis si longtemps que maintenant elle avait juste besoin de le visualiser. Dès qu’elle avait pu tenir un crayon, c’était ce que Rose posait sur ses feuilles, des pentacles partout et dans tous les sens. Plus tard était venu la triquetra et les maitresses qui la regardaient de travers malgré son grand sourire à elle. Que de souvenirs, se dit-elle avec nostalgie. Encore que sa version miniature devait être pile dans l’âge où cela se passait. La découverte de la magie de son pouvoir. Dire qu’elle, de retour dans ce passé n’avait pas encore été capable de changer quoi que ce soit pour améliorer son futur. Patience ne devait pas se laisser abattre par cela et elle se reprit bien vite en recollant son impeccable sourire sur ses jolies lèvres et levant la tête vers Maël.

« La formule, elle peut être à modifier sensiblement suivi qui tu veux invoquer. Moi j’ai pris celle-là dans mon livre de famille. »

Elle va à la cuisine pour prendre des allumettes et revient vers l’endroit où elle a placé les bougies pour illuminer leur mèche. Comme la pyrokinésie devait être pratique dans ce genre de moment. Elle lui fit ensuite signe de s’approcher et récita.

« Reçoit ses mots,
Entends mon cri,
Toi qui est passé dans l'au-delà
Vient à moi ici et maintenant
Traverse le grand fossé qui nous sépare. »

Une pluie d’étincelles blanches descend du plafond et tourbillonne pendant plusieurs secondes avant de laisser apparaître une femme d’un certain âge, plutôt bien conservée et habillée de façon bohème. Elle a encore l’apparence semi-transparente des fantômes et autres esprits, puis elle fait un pas en avant et son corps mortel se matérialise devant les deux jeunes gens. Granny regarda son arrière-petite fille avec un sourire doux et tendre, elle lui caresse la joue avant d’apercevoir Maël, elle lui jette un regard appréciateur et déclare.

« Tu as toujours aussi bon goût pour tes fiancés ma chérie ! »